Essai Peugeot 407 1,6 l HDi 110 ch - Passion Automobile .info

Lancée en 2004, la 407 surprend par son imposante entrée d'air à l'avant, atténuée par la suite en chromant la grille la recouvrant. Son design sportif et reprenant les nouveaux canons esthétiques de la marque (pare-brise panoramique, lignes germaniques, absence de calandre) contraste clairement avec le classicisme des 405 et 406. Mais parvient-elle à garder une âme de familiale ?

Voiture essayée
Type	Peugeot 407
Motorisation	1,6 l diesel HDi 110 ch 16 s (turbodiesel à rampe commune d'injecteurs)
Niveau de finition	Executive
Catégorie	familiale
Conditions de l'essai
Date	avril 2011
Essayeur	NiCo
Origine de la voiture	le véhicule appartient à un proche de l'essayeur
Première immatriculation	février 2007
Kilométrage	157.600 km
Conditions de l'essai	650 kilomètres parcourus en ville, sur route et autoroute

Habitabilité

Autant le dire tout de suite : cette ligne fuyante, ce dynamisme n'ont pas été obtenus sans frais au niveau du caractère familial de la 407. Si l'espace aux places avant est tout à fait satisfaisant, celui accordé aux passagers arrière déçoit par rapport à la 406, principalement au niveau de l'espace réservé aux jambes. C'est plus étroit ! La garde au toit est également réduite à l'arrière et il se pourrait que votre tête touche le toit si vous vous tenez droit. Par contre, la largeur est préservée et le tunnel de servitude est étonnamment compact, permettant de dégager un plancher presque plat pour le cinquième passager. En ce qui concerne le coffre, il passe de 430 dm³ sur la 406 à 407 dm³, pour une voiture pourtant plus imposante (les normes de sécurité sont passées par là). Replaçons cependant l'auto dans son contexte : en 2004, on est en pleine perte de vitesse des familiales suite au succès grandissant des monospaces tels que le Scénic et le Picasso, mais aussi des SUV. L'idée de Peugeot est alors de relancer l'intérêt sur sa familiale en proposant sur celle-ci ce qui manque justement sur les monospaces : du plaisir de conduite et un design enthousiasmant. Les acheteurs en quête d'espace n'auront qu'à se tourner vers la version break, la 407 SW. Cette idée fonctionne... du moins pour un moment, le design très typé de la 407 s'étant démodé assez rapidement à en voir l'évolution des ventes au fil des ans. Aujourd'hui, Peugeot revient dans le classicisme et le statutaire avec la 508.

Repris des 206 et 307, le pare-brise panoramique et sa planche de bord profonde permettent de donner une agréable impression d'espace une fois à bord. Assez originale, la planche de bord est organisée de manière à diffuser la ventilation de manière douce (cf. la buse verticale). Toutes les informations de fonctionnement (climatisation, autoradio, ordinateur de bord) sont reprises sur l'écran monochrome central (grand écran couleur avec l'option GPS). La planche de bord reprend un nombre important de boutons rectangulaires noires presque identiques, ce dont souffre un peu l'ergonomie (genre vaisseau spatial). En ce qui concerne les rangements, ils sont nombreux, mais de taille moyenne : bacs de portière, porte-gobelet sur la console centrale, petit rangement à gauche du volant, boîte à gants réfrigérée, bac pour CD dans l'accoudoir avant, rangement et porte-gobelets dans l'accoudoir arrière,... Globalement, la 407 accueille sans souci quatre (voire cinq) passagers et leurs bagages (j'ai embarqué une méga valise, un lit pliant pour enfant, son matelas et de nombreux sacs), mais l'espace est compté à l'arrière pour la catégorie.

Performances

Le 1,6 litre HDi, développant 110 chevaux, est le plus petit moteur diesel de la 407 (contrairement à la 406, qui pouvait recevoir un HDi de 90 chevaux). Par rapport au 2,0 litres 110 chevaux précédemment essayé sur la 406, on passe à la deuxième génération de diesel à rampe commune d'injecteurs. Avec une réduction de la cylindrée pour consommer moins (moteur plus petit et plus léger), une culasse de seize soupapes, un turbo à géométrie variable et un système Overboost permettant d'augmenter momentanément le couple en cas d'accélération soudaine. Il s'agit d'un moteur mis au point en collaboration avec Ford et étant repris sur de nombreux modèles des deux groupes. LA bonne surprise, en prenant le volant de cette auto, c'est l'insonorisation, très efficace puisque le moteur se fait discret et le son produit est même agréable, rappelant le grognement grave d'un moteur essence. Agréable ! Autre bonne nouvelle, les performances ne sont pas en reste, et cela malgré le poids élevé (1430 kg) de la 407. Ce moteur convient parfaitement pour une utilisation autoroutière confortable, et ce même en charge. Le système Overboost permet de disposer des ressources nécessaires en cas de dépassement par exemple. Ce système participe également au bon agrément de conduite du véhicule. Sur autoroute, il peut arriver de devoir rétrograder en quatrième pour dépasser plus rapidement en côte et/ou en charge. Mais rien de gênant. Le bloc étant de petite cylindrée comparé à sa puissance, il est plutôt nerveux dans les tours (pour un diesel). On sent en tous cas une différence de caractère par rapport à l'ancien et très onctueux deux litres HDi de même puissance.

Confort

Le confort a toujours été un point fort des Peugeot, on ne se fait donc pas trop de souci en montant à bord de la 407. Comparé à la 406, les sièges et la suspension sont un peu plus fermes, sans que cela ne nuise au confort. Est-ce l'influence germanique, ou bien la volonté de sportivité ? Les sièges sont également un peu plus enveloppants, ce qui n'est pas pour me déplaire, on est mieux soutenu en virage. Un imposant accoudoir entre les deux sièges avant permet de reposer son coude sur les longs trajets. Ce confort n'est pas trop perturbé par les nombreux défauts de nos routes grâce à un bon travail des suspensions.

Début 2007, la version Executive ajoute à l'entrée de gamme Confort les équipements suivants : accoudoir central arrière avec trappe à skis, climatisation bizone (monozone en Confort), détecteur de pluie et allumage auto des feux, lève-vitres électriques arrière, volant cuir, régulateur-limiteur de vitesse, rétroviseurs rabattables électriquement, jantes en alliage léger 16 pouces, détecteur de sous gonflage des pneus, autoradio CD MP3 avec commandes au volant. La version Sport est une Executive avec d'autres garnissages et enfin la Féline coiffe la gamme avec le radar de recul, un intérieur mi-cuir et le système GSM-GPS RT4.

Particularité de la 407, un porte-à-faux avant assez important. Attention à ne pas racler le sol en montant trop rapidement une forte pente (dans un parking souterrain par exemple) ! Les dimensions de l'auto, notamment la longueur du capot, compliqueront un peu les manœuvres en ville. Mais ce n'est pas son terrain de prédilection.

Sécurité

La sortie de la 407 est bien entendu l'occasion de faire une grosse mise à jour sécurité passive de la 406, sortie alors que l'on entendait encore peu parler d'Euro-NCap. Les cinq étoiles sont donc visées et remportées. Avec pas moins de sept airbags disponibles en série, dont l'airbag genoux pour le conducteur, la française est à la page. On retrouve également le système anti coup du lapin à l'avant, et pour la sécurité active l'assistance au freinage d'urgence, le répartiteur électronique de freinage, et l'ESP (anti-patinage et Contrôle Dynamique de Stabilité). Peugeot oblige, la tenue de route est exceptionnelle. Avec une solution technique prestigieuse, le train avant à double triangulation, la 407 est difficile à prendre en défaut. Aucun souci pour ce qui est du freinage et de reprises (grâce à l'Overboost notamment). Question visibilité, elle est tout à fait satisfaisante à l'avant avec des montants de pare-brise de taille raisonnable ; quant à l'arrière, disons que les manœuvres seront facilitées une fois les dimensions de l'auto (capot et coffre) assimilées.

Budget

Les progrès réalisés de la première à la deuxième génération de HDi permettent de maintenir la consommation de la 406 à la 407 et ce malgré un poids plus élevé. Ainsi Peugeot annonce 5,6 l/100 km en parcours mixte, 4,7 en extra-urbain et 7,2 en urbain. L'Auto-journal* a lui mesuré 5,5 sur route, 8,6 en ville et 7,5 sur autoroute. Conso moyenne de 7,6 l/100 km donnée par le Moniteur de l'Automobile*. Le réservoir de 66 litres permet une autonomie de 860 kilomètres, toujours selon l'A-J. En ce qui concerne le prix d'achat, il était à l'époque d'environ 23 à 25000 € dans cette motorisation selon le niveau d'équipement choisi. Le remplacement de la 407 par la 508 permet aujourd'hui de faire de bonnes affaires sur des 407 récentes, environ 10 k€ pour un modèle âgé de cinq ans par exemple. Au niveau pollution, de grands progrès ont été réalisés par rapport à la 406, puisque outre l'amélioration de la sobriété du moteur, on retrouve en série le filtre à particules, qui permet de filtrer 99,9 % des particules fines, dangereuses pour la santé. En ce qui concerne l'émission de gaz à effet de serre, on est à l'époque à 148 g de CO2/100 km. Le moteur testé répond à la norme Euro IV.

* "L'Auto-Journal", Guide d'achat 2005, p. 175.
* "Le Moniteur de l'Automobile", Guide d'achat 2008, p. 123.

Qualité

407 Executive - un morceau de cuir s'est détaché du pommeau de levier de vitesse

En 150000 kilomètres et quatre ans, mon père n'a eu qu'un souci mécanique important sur cette voiture : l'embrayage et le volant moteur remplacés récemment, pour la bagatelle de 2150 €. La voiture a été immobilisée pendant une semaine, mais une voiture remplacement a été fournie pendant toute cette période. Rien d'autre à signaler. Quant à la qualité de fabrication et de finition, elle est de bon niveau : assemblages de carrosserie de bonne facture, peinture de qualité, plastiques intérieurs moussés et mats (à quelques détails près), tissu des siège doux, de bon aspect et solide. Une mauvaise surprise : un morceau du cuir du pommeau de levier de vitesse qui s'est détaché (voir ci-contre) !

Conclusion

Dynamique au niveau du design et axée sur la conduite, la 407 en oublie presque son rôle de familiale avec des places arrière et un coffre en retrait par rapport à la 406. Excellente auto sobre et confortable pour les longs trajets, mais les familles à grands enfants se tourneront vers la version break SW.

Les plus	Les moins
Agrément de conduite	Habitabilité à l'arrière
Très bon confort (surtout à l'avant)	Coffre limite pour la catégorie
FAP en série en 2007	Détails de finition