Passion Automobile

ESSAIS | PASSION | FORUM | PLUS | LIENS
 

Lotus Elise S



Lotus Elise II

Voiture essayée

Type Lotus Elise II
Motorisation 1,8 l 136 ch.
Niveau de finition S
Catégorie roadster

Conditions de l'essai

Date octobre 2009
Essayeur Laurent.Cochet
Origine de la voiture véhicule appartenant à un ami essayé en juin 2009
Première immatriculation décembre 2008
Kilométrage 3.500 km
Conditions de l'essai 500 kilomètres parcourus en ville, sur route et autoroute

 

Habitabilité
Habitabilité… Incongru, ce mot, quant à la belle Elise ! Cela dit, les conditions de mon essai furent particulières, je m’explique : P. B., mon ami propriétaire du joujou, me la confie pour partir en vacances dix jours dans la famille. Au programme, 500 kilomètres d’autoroute pour rejoindre la Bourgogne et ses petites routes dont j’allais pouvoir profiter pendant quelque jours ! Départ le vendredi soir, de Cogolin. Mon sac de voyage trouve sa place dans le coffre, derrière le moteur, je vérifie que rien ne craint la chaleur, il restera un peu de marge pour ranger quelques affaires en plus pour les emplettes du voyage. Je me glisse dans le cockpit (à ce niveau là, on ne dit plus aussi logiquement "habitacle"), les menus rangements et le siège passager accueillent la sacoche, la bouteille d’eau, le paquet de gâteaux secs, les CD et le casque antibruit, je vous expliquerai plus bas. Bon, en résumé, tout rentre si on s’y attelle un peu. Remarque, au retour, j’ai embarqué en plus une passagère, son gros sac de vêtements, son gros sac à main et un carton de bonnes bouteilles en plus et c’est passé.
 

Performances

21h45. Démarrage du bouilleur. C’est rauque. Echappement stage 2. Vulgarisé : libre ou presque. Mise en bouche du voyage, le parcours Grimaud-Péage du Luc par la Garde-Freinet. Pour ceux qui connaissent, environ 30 bornes de « gauche dur suivi de droite moyen… et vice-versa ad libitum ». Il est tard, il fait nuit, la route est déserte, on enfonce le jeton et on appuie sur la pédale. Les 136 chevaux du 4 cylindre extirpent la sauterelle de chaque épingle dans un braillement rauque et puissant, qui résonne dans les collines. La poussée n’est pas exceptionnelle mais toujours présente et je ne ressens jamais le besoin de voir le voyant du shift-light pour relancer la machine. Ce modèle, la S, dispose d’un 4 cylindres d’origine Toyota, typé longue course, au rendement bien loin de celui de ses grandes sœurs. Ici pas de régimes stratosphériques, mais de bonnes petites envolées rageuses. Le temps du parcours sinueux, le bruit du moteur est un bon compagnon, décuplant les sensations. On rentre la 3 par la boîte au débattement un peu long (d’ailleurs, l’étagement aussi mais chut, la légèreté compense !) mais à la précision chirurgicale, on écrase la fine lame d’alu sous le pied droit et BRAHHH ! On se croit à 150 quand on arrive à 100. Arnaque ? Au contraire, les extrémités des lèvres sont belles et bien aux oreilles et la vitesse relativement limitée évite les sueurs froides aux abords de l’épingle suivante. Les conditions sont vraiment réunies par cet ensemble moteur-boîte dans le châssis de l’Elise. Bien que roturier (longue course, issu de modestes et fades berlines), le moteur, débridé par la légèreté de l’Elise, anime chaque kilomètre parcouru dans les virolos avec bonhomie.

De plus, pour clore ce chapitre, il est de bon ton de préciser qu’il est fiable, ne m’a pas réclamé une goutte d’huile et presque aussi peu de carburant (8 litres au 100 en moyenne). Seul l’échappement quasi-libre est à proscrire. Amusant pour faire dix bornes dominicales, cet accessoire a transformé en calvaire les longues heures d’autoroutes suivantes. Malgré le casque antibruit, le bourdonnement qu’il entraîne aux allures légales m’a coûté quelques cachets d’aspirine. Sans parler du risque de se faire verbaliser. Pour info, sachez que seul l’autoroute révèle le faible niveau de puissance du moteur. Efficace de 0 à 150 environ, la longueur de la boîte et surtout l’aérodynamique digne d’une Micheline le font peiner au-dessus… De toute façon, c’est interdit parait-il.
 

Confort

Partie confort. Bon. Le point noir, déjà évoqué, le bruit. Echappement, bruits d’air impressionnants sur l’autoroute, bruit de l’eau dans les passages de roues. Oui en effet, je ne vous l’ai pas encore dit mais la pluie fut du voyage toute la remontée... Pas la meilleure amie du conducteur d’Elise, je vous l’assure. Donc, le bruit dû à l’eau. Enorme. J’ai à plusieurs reprises touché le bas de mon jean mais non, pas d’inondation dans la voiture. Pourtant, l’eau me semble proche. D’ailleurs, levons la tête, pas d’eau non plus filtrant par la frêle toile déroulée au-dessus de ma tête. On l’aurait cru, la voyant prête à s’arracher passé 120, mais non. De toute façon, la vitesse de croisière sous la pluie, c’est plutôt 110. Entre l’essuie-glace qui fait, eh bien, je dirais "ce qu’il peut" et le fait que les pneus rechignent à évacuer l’eau, s’aventurer au-delà n’est guère engageant. Seuls les "routiers sympas" espagnols, à me dépasser en trombe (d’eau en fait), m’ont incité à hausser le ton de temps en temps.

A retenir, sur le plan confort, les vitres électriques… Non, je blague, je n’aime pas. Par contre, la bonne forme des sièges, leur procurant un confort correct, en tout cas inattendu vu l’épaisseur du garnissage, ainsi que les suspensions conciliantes car dépourvues de barres antiroulis sont à ranger dans les bon points. Ah oui, vous vous en doutiez, mais l’autoradio ne sert à rien.
 

Sécurité

Elise, es-tu sûre ? Je pense que oui, en fait, mais peut-être pas au sens où on l’entend. Comment-ça, pas d’airbag ? un ESP au moins ? Non, rien de tout ça. Je ne pense pas que la petite Lotus soit gratifiée d’une flopée d’étoiles quand on la lance contre un mur. Non, je pense que la Lotus est sûre de par la philosophie qu’elle impose. Elle est efficace en châssis, sa légèreté lui amène une grande maniabilité et elle a des freins version "béton armé", très faciles à doser par ailleurs. Dans la Lotus, la conduite est tellement excitante qu’on y est à 100% dévolu et ça, c’est de la sécurité. Hormis les trois molettes de la ventilation, il n’y a rien pour se détourner de la conduite. Même le téléphone n’est plus ce traditionnel trublion, bruit oblige. En plus, je l’ai déjà dit, mais les sensations déboulent à vitesse grand V et cela dès les vitesses petit V. Moins vite, plus sûr, selon le gouvernement. Admettons, c’est au moins plus sûr pour les quelques points du permis.

Le point critique niveau sécurité, c’est la route mouillée. Là, j’avoue, c’est moins drôle ; les kilos en moins nous manqueraient presque pour venir appuyer un peu sur les pneus, les aidant à écraser cette flotte qui leur fait bras de levier. Au programme, aquaplaning (au bout de 400 bornes, on s’habitue un peu), jolies virgules de sorties de ronds-points, voulues ou non. C’est avec la sensation d’avoir traversé une épreuve que j’ai coupé le contact après le trajet A6 sud-Mâcon sous la pluie.
 

Budget
La Lotus Elise est à ranger dans la catégorie des ultra-sportives par sa radicalité. Alors, que dire du budget ? Environ 38 000 euros, ça fait cher du kilo. Par contre, quelle voiture apporte une dose de plaisir équivalente à ce niveau de prix ? Recherche Google. Pas beaucoup de résultats je crois. Sans compter le budget d’usage, conso limitée, usure des pneumatiques et des freins idem, toutes ces qualités résultant du poids plume. Le réservoir de sans-plomb est petit, l’autonomie est réduite ; bonne nouvelle, la pause s’impose ! Les résultats concernant le CO2 ne sont pas terribles vu la puissance (malus 750 € en France), mais ce ne fut pas le premier critère de recherche. Cela dit, c’est une voiture de week-end, elle émettra finalement moins de CO2 que la super-bonus-éco-citadine-HDi-déplaçoir par le peu de kilomètres parcouru. Et surtout, bien moins que le gros Q7 qui bouchonne devant !
 

Qualité
En suivant la vie du jouet sur 7000 kilomètres environ, aucun incident à déplorer. Bon allez, on va trouver quelque chose à critiquer, restons français. En premier, les pontons se rayent vite à cause de la gymnastique d'accès à bord. En second, la capote s'est pas mal étendue lors de mes kilomètres sur l'autoroute. C'est tout. Ah si, gain de poids oblige, les culots des ampoules de feux arrière ne sont pas recouverts. Attention aux chargements dans le coffre, c'est tout ce que je dirai !
 


Conclusion

La Lotus Elise S, avec ses techniques traditionnelles, perpétue à merveille l'esprit de Colin Chapman dans une évidente modernité. Aujourd'hui, les constructeurs développent des voitures de plus en plus efficaces, rapides. Bon, la législation oblige des vitesses raisonnables. Tentons le circuit. D'accord, mais bon nombre des nouveaux bolides supersoniques se révèlent inadaptés, en cause un poids important qui explose freins, pneus et le budget qui va avec. En Elise, c'est fun sans excès le long de la route menant au circuit, puis fun avec excès (de plaisir, pas d'euros) une fois au circuit. En prescription, c'est possible? C'est fini, je suis accro, à quand la dose 220 chevaux de la version SC ?

 

Les plus Les moins

 Plaisir

 Moins cher, c'est possible ?
 Plaisir...  Bruit (pas avec l'échapp. d'origine)
 Plaisir !  Pourquoi elle n'est pas à moi ?!

 

+ Ajouter un commentaire
> Ecrire nouvel essai
< Retour au menu

 


  Guides Locaux

© Passion Automobile
Dernière MàJ : 27/12/2010